éveil au goût chez les enfants

L’éveil au goût chez les enfants

L’éveil au goût est un processus long qui doit se faire par étapes.

Bien avant la naissance, le bébé dispose déjà des récepteurs gustatifs qui lui permettront de découvrir et d’apprécier le vaste éventail des saveurs tout au long de sa vie. Dans le ventre de la mère, le liquide amniotique qu’il avale et dont l’arôme varie en fonction de l’alimentation de la maman, contribuera déjà à façonner son goût. 

Et une fois né, la découverte se poursuit. À grand renfort également des autres sens tels que l’odorat et la vue, qui jouent des rôles essentiels dans l’apparition des préférences alimentaires.

Comment accompagner correctement son enfant au fil de ces nouvelles découvertes ? Cap sur une alimentation saine et diversifiée avec quelques conseils !

Qu’est-ce que le goût ?

Très simplement, le goût repose sur 5 saveurs dites fondamentales.

  • Le salé.
  • Le sucré.
  • L’amer.
  • L’acide.
  • L’umami (très difficile à déterminer, il s’agit ici plutôt d’une association de saveurs se rapportant à tout ce qui est bon).

Mais le goût va bien au-delà de ça. 

Les saveurs fondamentales elles-mêmes se déclinent en plusieurs centaines de composés,

perçus par les milliers de papilles gustatives réparties dans notre bouche. Connectées au cerveau, c’est la transmission des saveurs via les nerfs qui participera à façonner l’éveil au goût.

S’ajoutent également les différents sens que nous possédons et qui remplissent ici des fonctions essentielles. Car la découverte alimentaire passe par la saveur bien sûr mais aussi par les odeurs et les textures. On estime que la perception du goût repose ainsi à 80 % sur l’odeur, perçue à la fois par le nez mais aussi par l’intérieur de notre organisme au moment de la mastication.

La perception et la découverte du goût reposent donc sur des mécanismes complexes, dont la compréhension et l’apprentissage s’effectuent de manière très progressive. C’est ainsi que l’on parle finalement d’éducation sensorielle !

Le développement du goût chez le bébé

Ça y est, bébé est né ! 

Et il possède déjà de très nombreuses papilles gustatives, bien plus d’ailleurs qu’à l’âge adulte ! Pour autant, celles-ci ne sont pas encore très développées aussi la perception des différentes qualités aromatiques des aliments n’est-elle encore que très limitée à ce stade. 

Le lait maternel ou artificiel qui constituera l’alimentation exclusive du bébé durant les premiers mois de sa vie contribuera largement à façonner ses goûts à venir. Celui-ci variant effectivement en saveurs en fonction du régime alimentaire de la maman.

Ce que l’on observe en tout cas, c’est que le nouveau-né est particulièrement sensible au gras et au sucré, rejetant largement tout ce qui est amer ou acide. La salé quant à lui, tout comme l’umami, n’entraîne que peu de réactions.

Par la suite, c’est la répétition du contact avec un même aliment qui lui permettra de mémoriser les saveurs et de construire progressivement son goût. C’est ici qu’interviendra progressivement la diversification alimentaire.

A lire aussi :  Noël et les oranges : Toute une histoire !

L’évolution du goût selon l’âge

À mesure que de nouveaux aliments seront introduits dans le régime du tout-petit, ses goûts changeront rapidement. Et le développement se poursuivra ainsi jusqu’au milieu de l’enfance.

Les préférences alimentaires, elles, alterneront tout au long de la vie. On estime que le goût change environ tous les 7 ans, notamment car les papilles gustatives meurent et se régénèrent en permanence.

Grand amateur de sucré à la naissance, l’enfant diversifiera rapidement ses goûts durant les 2 premières années de sa vie. Ceux-ci seront notamment influencés par l’éducation, la culture, les habitudes ou encore le contexte dans lequel il découvrira les aliments. C’est la raison pour laquelle les préférences personnelles peuvent-être si marquées d’un individu à l’autre.

Un repas agréable permettra ainsi à l’enfant d’associer des émotions positives à certains aliments. Détendu et heureux, il aura plus de facilité à accepter de nouvelles saveurs. Oui, lui faire aimer les légumes, c’est possible !

Les années passant et notamment l’arrivée de l’adolescence l’inviteront à s’ouvrir à d’autres arômes, parfois plus originaux et plus exigeants. Avant que la vieillesse et la détérioration des récepteurs du goût ne le fassent retourner à ses premières amours : le sucré.

La diversification alimentaire

L’éveil au goût de bébé passera forcément par la diversification alimentaire. À partir de 6 mois, tandis que sa capacité à apprécier les différentes saveurs évolue, l’heure est à l’introduction de nouveaux aliments dans ses menus.

Cela commence par des compote et des purées lisses, très proches de la consistance du lait, qui feront la part belle aux fruits et aux légumes frais ou surgelés. 

Vous poursuivrez avec des textures plus moulinées et l’apparition de quelques morceaux qui feront bientôt de votre enfant un véritable Petit Gourmet ! C’est en mâchant et en gardant plus longtemps les aliments dans sa bouche que bébé pourra stimuler l’ensemble de ses papilles gustatives. Et déterminer ce qui lui plaît ou ce qui ne lui plaît pas.

Vous procéderez dans tous les cas de manière très progressive, sans le priver du jour au lendemain de son apport en lait qui reste une source de calcium et de fer indispensable !

Le lait et les produits laitiers

De sa naissance jusqu’à ses 4 mois, votre enfant ne pourra digérer aucun autre aliment que le lait. Celui-ci devra rester un élément essentiel de son alimentation jusqu’à ses 3 ans, soit bien après le début de la diversification alimentaire.

Proposez-le ainsi le matin et le soir, mais aussi le midi ou au goûter en complément de nouvelles découvertes gustatives.

Pour rappel, le lait 1er âge convient aux nourrissons de 0 à 6 mois. Vous passerez ensuite au lait 2ème âge jusqu’aux 1 ans de votre enfant puis opterez enfin pour le lait de croissance.

A lire aussi :  Citron caviar : Le guide complet !

Bébé ne semble pas être un grand amateur de lait ? N’hésitez pas à proposer des yaourts qui feront parfaitement l’affaire.

Le fromage fondu quant à lui pour être introduit à partir de 9 mois.

Les légumes

Avec l’accord de votre médecin, l’éveil au goût de votre bébé pourra commencer par l’introduction d’une à 2 cuillères d’un légume mixé dans son lait, afin de le familiariser aux textures plus épaisses.

Vous privilégierez alors les légumes verts tels que la courgette, les épinards et les haricots verts, plus faciles à digérer. Ou bien vous opterez pour la carotte et la courge, aux saveurs plus douces.

Évitez les mélanges à ce stade pour permettre à votre enfant de découvrir vraiment un seul goût à la fois. 

Commencer la diversification alimentaire par les légumes sera dans tous les cas un excellent moyen de l’éloigner du sucré pour l’ouvrir à d’autres goûts fondamentaux.

Une fois habitué, place aux purées de légumes !

Les fruits

Pomme, poire, banane, prune, abricot…  

Les fruits feront leur apparition au menu à partir de 4 mois, à condition d’avoir été cuits et réduits en purée. Ce n’est qu’un peu plus tard, dès les 6 mois, que votre enfant pourra les déguster crus. Et il faudra attendre un an pour les lui proposer en petits morceaux.

Les fruits plus originaux tels que les fruits rouges ou exotiques seront enfin envisagés entre 10 mois et un an.

Les céréales et les féculents

À partir de 5 mois, il est temps de commencer à envisager les céréales infantiles ! Vous les diluerez dans le biberon de votre bébé, en veillant bien à proscrire le gluten qui n’est pas conseillé avant 9 mois sous peine d’allergie.

Pour lier les soupes et les purées de légumes, vous inclurez très tôt les pommes de terre. Le riz et les pâtes suivront dès 7 mois avant que le pain ne les rejoigne à partir de 9 mois.

Les viandes, poissons et œufs

L’éveil au goût passe aussi par la viande et c’est la volaille que vous pourrez mettre en avant dès 6 mois. Le poisson maigre et les œufs feront leur apparition au mois suivant à condition de ne pas dépasser les 10 grammes par jour.

Bébé ne pourra apprécier la totalité des viandes disponibles qu’à partir d’un an.

Les aides culinaires

Doucement avec les matières grasses et les épices durant la diversification alimentaire. Vous pourrez avoir recours à un peu d’huile, de beurre ou de crème fraîche dès les  8 mois de bébé, mais en très petite quantité.

Sel et poivre quant à eux seront acceptable respectivement à partir de 18 et 12 mois. Pour la cuisson uniquement !

Les produits sucrés

Difficile de ne pas se laisser tenter par une petite sucrerie, en particulier durant les premières années de sa vie. Pour autant, chocolats et biscuits ne seront pas proposés avant 18 mois, le temps que votre enfant soit capable de bien mâcher sans s’étrangler.

A lire aussi :  Les fruits, de vrais alliés santé !

Les boissons

Côté boissons, c’est forcément l’eau qui remporte tous les suffrages. Proposez peut-être un jus de fruits dilué à partir de 12 mois. Mais évitez toute forme de soda avant les 3 ans de votre enfant.

L’éveil au goût en 4 astuces clé !

Si l’éveil au goût passe par la curiosité, il sera bon de sortir rapidement de la routine purée-jambon ! 

En revanche, inutile de forcer votre enfant si quelque chose semble ne pas lui plaire. Il finira bien par engloutir ses brocolis s’il a vraiment faim, aussi pas question de lui proposer des menus de substitution.

Et si vous aviez recours à quelques astuces pour rendre plus attrayants ces aliments sains qui n’ont pas encore sa préférence ?

L’accompagnement verbal

Très important pour l’éveil au goût de votre enfant !  Créez une histoire autour de l’aliment proposé, racontez-lui ce dont il s’agit, où il a été cueilli, comment il se mange. De quoi nouer de jolis échanges à l’heure des repas.

La persévérance

Votre enfant a refusé la purée de petits pois que vous venez de lui proposer ? Ce n’est pas grave. Vous retenterez votre chance une prochaine fois.

De nombreuses études ont montré que les bébés ayant goûté un nouvel aliment au moins 10 fois ont vu leur attirance pour la nourriture proposée augmenter de 61 %. C’est au fil des découvertes que se crée la reconnaissance et l’appréciation des saveurs.

La liberté

Avant les 2 ans, l’alimentation doit rester ludique. L’éveil au goût se fera de manière progressive en laissant l’enfant aller spontanément vers ce qui l’attire.

Commencer un repas par le dessert n’est pas forcément une mauvaise chose !

Le partage

Un enfant sera davantage rassuré face à un aliment inconnu si vous l’avez laissé participer à sa préparation. 

Cela passera par le choix et la pesée des légumes au marché, l’élaboration des menus ou la préparation des repas. Laver des légumes ou mélanger des ingrédients pourra rapidement prendre des allures de jeux !

Si l’éveil au goût passe par la diversification alimentaire et les préparations maison, pas de pression ! Rien ne vous oblige à courir jusqu’au marché chaque matin ou à passer plus d’une heure derrière les fourneaux chaque soir.

Alternez vos préparations avec des petits pots de qualité, misez sur les légumes surgelés et réalisez des repas à l’avance que vous conserverez au frais. Allez-y à votre rythme et tout en douceur pour que cette aventure gourmande reste agréable pour toute la famille.

3 réflexions sur “L’éveil au goût chez les enfants”

  1. Ping : Alimentation santé : Peut-on ne consommer que des fruits en 2021 ?

  2. Très très intéressant article sur les fruits chez les enfants en particulier, très bien fait au niveau nutrition avec toutes les explications pour savoir ce que contiennent les fruits et pourquoi/comment les faire consommer aux enfants.
    Merci et bons fruits a tous…

  3. L’éveil à tous les types de goûts et saveurs est essentiel. Tous les docteurs et nutritionnistes vous le dirons.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *